Le marais Biestebroeck - une mer d'arbres en zone humide - menacé par un projet immobilier sans ambition sociale ni environnementale
Help4Trees se joint aux habitants, à IEB, au CRU, à Natagora et au Tuiniersforum des Jardiniers pour vous inviter ce mardi 14 mai à 11 h à découvrir les occupants de la friche et les raisons pour lesquelles il faut la protéger du projet destructeur qui la menace.
Le marais Biestebroeck est une friche marécageuse à proximité de la rue Wayez, apparue spontanément au début des années 2000 sur un site industriel anderlechtois connu sous le nom d'Ilôt Shell.
Le site de plus de 12 000 m2, où se sont développées spontanément une flore et une faune typiques des zones humides, représente un véritable couloir écologique dans la zone du canal, une zone de mitigation des eaux de pluie, une "station" d'épuration de l'air et un espace vert d'une qualité rare en milieu urbain qui bénéficie à tout le quartier de Cureghem (déjà très densifié et minéralisé) et à la Région toute entière.
La friche a failli être saccagée par un vaste projet immobilier englobant notamment une marina en 2018. Aujourd’hui, le promoteur Vervoordt Real Estate souhaite à nouveau largement la bétonner avec le projet The Dock (343 logements privés, 11 commerces et 184 places de parking), qui imperméabilisera le sol à 75 %.
Le projet passe en commission de concertation ce jeudi 16 mai à 14h.
Faire disparaître le marais Biestebroeck (dont la genèse et l'évolution présentent des similitudes avec celle du marais Wiels) équivaut à se priver immédiatement et irrévocablement des nombreux services écosystémiques qu'il remplit déjà aujourd'hui.
Nous vous invitons à découvrir ce lieu extra-ordinaire et les raison pour lesquelles nous pensons collectivement qu'il doit être préservé.
INFORMATIONS PRATIQUES
rendez-vous sur le parking qui longe la friche rue Raymond Vander Bruggen : 50°50’14.9"N 4°18’59.9"E "
HELP4Trees soutient la préservation du Marais Biestebroeck et plaide pour une politique de préservation du patrimoine arboré de la Région de Bruxelles Capitale. Le collectif s'emploie, entre autres, à mettre la question à l'agenda des parlementaires bruxellois via une pétition destinée à ouvrir le droit à une interpellation citoyenne. A ce jour, la pétition a recueilli 692 signatures.
Soutenez votre patrimoine vert, votre santé et votre bien-être en signant cette pétition.Plus de 60.000 arbres à hautes tiges abattus à Bruxelles-Capitale depuis 2010 (hors gestion de la Forêt de Soignes), dont 21.000 condamnés ces 5 dernières années. Malgré la loi «climat» (juin 2021), qui ambitionne de réduire les émissions de gaz à effet de serre de minimum 47 % d’ici 2030. Malgré la motion d'urgence climatique et environnementale votée par l’ensemble des conseils communaux (depuis 2019). Malgré certaines initiatives communales comme le plan Canopée 2020-2030 (Charte de l'arbre) adopté par la ville de Bruxelles, qui établit la question de l'arbre et de la nature en ville comme un axe central des politiques urbaines.Nos arbres dans la Région sont toujours menacés en dépit de leurs nombreux atouts: ils purifient l'air en stockant le CO2 (1 arbre à haute tige = 25 kg de carbone par an). Ils assurent la climatisation en évitant les îlots de chaleur (1 arbre à haute tige = 50 m2 de canopée/ombre) etlimitent l'impact des vents froids, réduisant la consommation d'énergie pour le chauffage. Ils maintiennent la biodiversité en offrant des abris aux animaux et aux insectes, etc. On l’aura compris, leur présence dans les villes, surtout les capitales, est essentielle au maillage vert.Depuis 13 ans, Bruxelles-Capitale compte plus de 3.108.400 m2 de zones de chaleur en plus (± 2 % de la superficie de la Région), soit 81.554,2 tonnes de CO2 en plus par an. À l’échelle géologique de notre planète, nous sommes juste à un pas du point de non-retour d’une sixième crise majeure d’extinction de masse, située entre 2025 et 2045. De nombreux rapports sur l’état de la planète et les risques irréversibles encourus si nous n’agissons pas rapidement ont déjà été présentés par des experts scientifiques et académiques (GIEC/IPCC - Scientists4Climate – IPBES). Le réchauffement climatique est sans équivoque selon le GIEC/IPCC. Les décideurs politiques belges ont été appelés à faire preuve d’urgence et de plus d’ambitions climatiques par le collectif de chercheurs belges Scientists4Climate (lettre ouverte en 2019). Le rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES 2019) démontre que «nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistances, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier». En approuvant à l’unanimité la motion d’urgence climatique et environnementale en 2019, nos élus communaux ont formellement reconnu ces rapports et les effets du dérèglement climatique, la dégradation environnementale, leurs conséquences néfastes, et l’urgence à les contrer. Malgré ces engagements fermes, les arbres de la Région continuent d'être abattus irresponsablement, les permis d’abattage délivrés sans examens minutieux. Face à ce non-sens politique dans la gestion environnementale de notre capitale, un groupe citoyen inquiet (Help4Trees) tire la sonnette d’alarme en revendiquant la mise en place d’urgence d’une politique ‘Arbres’ au niveau régional par:une gestion respectueuse du patrimoine arboré, axée sur la préservation et l’élaboration d’un inventaire détaillé avec un suivi des arbres, et inspirée par la Charte de l’arbre en vigueur à Bruxelles-Ville, dont les 3 axes sont: préserver le patrimoine arboré existant, augmenter le nombre d’arbres, et favoriser la mobilisation et la sensibilisation des citoyens;la constitution d’un groupe d’experts pluridisciplinaires et indépendants au sein duquel siège un comité citoyen, seul habilité à gérer le patrimoine arboré;l’application obligatoire de la motion d’urgence climatique et environnementale adoptée par les 19 communes;l’édiction d’un cadre législatif contraignant en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité.